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Emporté par l'amour...
Lorsque vient le temps de la grande adolescence vient
aussi le temps des premiers élans amoureux. Je me sens emporté
par l'amour. Cet emportement ne peut être raisonné. Je
perds le contrôle de moi-même. Mes pensées, ma vie,
tout est tourné vers l'autre. Et pourtant, même si je perds
un peu la tête, cet élan est bon en soi. Il traduit une
sensibilité nouvelle, la découverte de l'autre comme lieu
de rencontre, d'échange. La possibilité soudaine de trouver
une âme soeur, quelqu'un en qui je me sens à nouveau fort,
qui me complète. En même temps, je ressens une forte attirance,
une montée d'un désir, celui de plaire, mais aussi de
séduire et de posséder.
Au delà de son aspect parfois pulsionnel
et incontrôlable, ce désir masque une capacité
nouvelle à sortir de soi. Le premier amour est une chance
pour sortir de l'enfance, de l'enroulement sur soi-même,
l'égo-centrisme, l'égoïsme. L'élan amoureux,
le sentiment qui caractérise cette attirance vers l'autre
est un lieu de transformation.
Poussé par cet élan, je peux
découvrir l'autre dans ce qu'il m'apporte de différent.
Or la différence est lieu de découverte, d'échange.
Elle m'apporte aussi le bonheur d'être reconnu pour ce que
je suis : un être digne d'être aimé.
Le pouvoir de la séduction réciproque
génère en moi des élans nouveaux. Je suis
capable de me dépasser moi-même. Alors que je rejetais
le monde, la contrainte comme une pression extérieure insoutenable,
me voilà, tout d'un coup capable de me faire violence,
d'exiger de moi des choses incroyables (être vif, intelligent,
drôle, faire attention à mon corps, mon comportement,
mon allure pour plaire). Toutes ces forces, quand elles sont tournées
au service de la rencontre de l'autre sont des élans positifs,
des ressources incalculables dont je dispose et que je peux mettre
en oeuvre au service de mon élan amoureux.
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Suite...
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